«Ce que je crois vrai, c’est que l’esclavage chez les musulmans, est meilleur que ce qu’il est chez les autres, et le statut des esclaves en Orient est meilleur, que celui des domestiques en Europe, et les esclaves en Orient font partie de la famille (du maître), et ceux d’entre eux qui veulent recouvrer leur liberté, l’obtiennent dès qu’ils en manifestent le désir. Mais ils ne font pas usage de ce droit.» Gustave le Bon, La civilisation des Arabes, (p.450-460)

 

J'aimerais comprendre en quoi l'islam est une religion qui prône le respect pour chaque être vivant sur cette terre quel qu'il soit, la dignité de chaque être, ainsi que son intégrité physique et psychologique peut-il tolérer l'esclavage pour ménager un peuple dont le droit de vie ou de mort sur un être humain est monnaie courante depuis des siècles ?

 

Ceux qui accusent l’Islam d’être esclavagiste sont ironiquement et hypocritement moins concernés par l’esclavage, mais sont largement et massivement investis par l'extrême droite et les racismes anti-arabes ou anti-musulmans.

 

J'aime faire des comparaisons entre le monde islamique et le monde chrétien, sans pour autant chercher à établir une hiérarchie qui pour moi n'a pas de sens.

 

C'est pourquoi, je me suis permis de citer Luc 12.47

Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n'a rien préparé et n'a pas agi selon sa volonté, sera battu d'un grand nombre de coups »  

Où Jésus donne sa vision des relations entre maître et esclave, vision s'inscrivant dans un cadre plus vaste qui celui des soumissions réciproques puisqu'il aborde aussi la punition réservée à cet esclave.. Ainsi on peut aisément voir que les valeurs humanistes n’étaient pas le coeur doctrinal de Jésus et dans les évangiles Jésus n’a jamais formellement condamné l’esclavage mais on pourrait soutenir qu’il lui a plutôt été favorable comme on peut le voir dans la  parabole citée plus haut.

 

Paul recommande aux esclaves d’obéir à leurs maîtres avec crainte et tremblement comme au Christ.

Pour le Père de l’Eglise saint Augustin, le fait que des hommes soient esclaves   est une conséquence du péché des hommes avoir des esclaves  n’est ni contraires à la loi naturelle,ni à la loi Divine,ni même à l’esprit de l’Évangile. »

Donc non seulement le Nouveau Testament n’a pas un seul texte formel contre l’esclavage, mais ce qu’il dit est favorable à son principe.

Par ailleurs le livre de l’Ecclésiastique nous donne le détail suivant A l’esclave il faut comme à l’Ane ni plus ni moins de la pature, des et du travail’’

Le plus ridicule c’est que ces prescriptions sont immédiatement suivies de paroles fades qui recommandent d’aimer comme soi-même et traiter en frère un esclave.

 

En résumé, il demeure donc établi que la Bible (Ancien et Nouveau Testament) fournissent au contraire un appui à l’esclavage. Ce qui est plus étonnant, la pratique n’est jamais dénoncée comme un mal en soi, et aucun des grands personnages de la Bible, à commencer par Jésus lui-même, ne s’est élevé contre l’esclavage d’une manière catégorique.

 

La caution de l'esclavage sur une base raciale semble trouver son origine dans les écrits de Pères ou de Saints de l'Eglise comme Origène d'Alexandrie et Ephrem le Syrien. Ainsi l’église catholique a t-elle abusé sur une idéologie de légitimation de l’Esclavage des Africains et de leurs descendants d’un point de vue doctrinal, l’église a vulgarisé la fable de la descendance de Cham, fils maudit de Noé dans la Bible, condamné à n’être à jamais que l’esclave de l’esclave de ses frères, identifiant les Africains aux descendants de Cham…

 

L’esclavage n'est pas une réalité identique pour tous les temps. Les formes d'esclavage du monde musulman ont été sans doute particulières et peut-être peu raciales. Il n'en demeure pas moins que cette réalité n'a pas été abolie avec le Coran, mais Il y a, pour un esclavagiste déterminé.

 

Par ailleurs, les théologiens musulmans n'ont pas manqué eux aussi d'écrire, sur cette base, un code de l'esclavage, avec un appareil juridique impressionnant et suffisamment les discussions qu'il a pu y avoir entre théologiens et philosophes musulmans au sujet de l’esclavagisme.

 

Certes, le Coran n'interdit pas formellement l'esclavage, mais il est le seul livre religieux établissant un plan d'État et privé d'affranchissement systématique et progressif des esclaves, tel qu’une allocation donnée en prime pour l'émancipation.

 

L’islam donnait des droits aux esclaves et des devoirs à leurs Maîtres qui laisseraient rêveurs les esclaves de la chrétienté. Mais il faut surtout savoir que l’Islam revendique une interdiction graduelle.

 

Le Prophète (SAWS) voulait accompagner d’une façon pédagogique ce début d’abolition, afin de ne pas faire de ces affranchis des marginaux de la société.

 

Dans le coran il est dit : « Quiconque tue par erreur un croyant, qu’il affranchisse alors un esclave croyant et remette à sa famille le prix du sang » (Sourate 4, verset 92

 

Toutefois pour mieux permettre d’appréhender l’esclavage en général à cette époque, il faut rapporter scrupuleusement les faits dans leur contexte historique.

 

*L'idéologie esclavagiste était déjà une institution ultérieure au prophète Mohamed (SAWS).

 

*Il s’agit d’une pratique, en vigueur à l'époque tant en Arabie, Grèce, Rome, Égypte ou ailleurs, qui consiste à réduire en esclavage les ennemis capturés sur le champ de bataille. Ennemis qu’ils soient noirs ou blancs.

 

*La nation musulmane venait d’être proclamée vers 630 et les pratiques esclavagistes se sont répandues après bien plus tard dans les pays musulmans.

 

*Le musulman n’est pas un individu homogène. Tout comme les chrétiens, il existe plusieurs origines ethniques, culturelles et géographiques, sans oublier le niveau culturel. Il ne s’agit pas de prendre les musulmans comme une population homogène.

 

*Les défis du moment consistaient à réduire l’esclavage pratiqué par les dignitaires politico-militaires et les riches notables. L'asservissement des prisonniers de guerre n'est toutefois pas pratiqué par les premiers califes. Les califes n'avaient pas d'alibi religieux pour justifier l'emploi d'esclaves afin de tirer profit des nouvelles richesses naturelles de ces terres conquises.

 

Dans le monde musulman les esclaves accèdent parfois à des postes prestigieux: en plus des classiques travaux domestiques, artisanaux ou agricoles, les esclaves peuvent devenir favoris, conseillers, chambellans, et surtout soldats.

Les Mamelouks qui régnèrent par intermittence sur l'Egypte, la Syrie et une partie de l'Arabie entre le XIIIème et le XVIème siècle étaient des esclaves formant à l'origine la garde rapprochée des Califes de Bagdad.

 

Dans le coran il est dit :« Quiconque tue par erreur un croyant, qu’il affranchisse alors un esclave croyant et remette à sa famille le prix du sang » (Sourate 4, verset 92.)

 

 Selon Abou Dhar Al-Ghiffari, le Prophète dit :

« Vos esclaves sont vos frères. Quiconque dispose de l’un de ses frères doit le nourrir de ce dont il se nourrit lui-même et le vêtir de ce dont il se vêt lui-même. Ne leur demandez pas ce qui dépasse leur capacité. Et si vous le faites, alors aidez-les »

 

Malgré la résistance des riches notables, des compagnons ont rapportés ces paroles du prophète :

 

"Je serai l’adversaire de trois catégories de personnes le Jour du Jugement. Et parmi ces trois catégories, il cita celui qui asservit un homme libre, puis le vend et récolte cet argent."

 

« Un Arabe n’a strictement aucun mérite sur un non-Arabe, pas plus qu’un non-Arabe n’en a sur un Arabe, ni un Noir sur un Blanc, ni un Blanc sur un Noir, si ce n’est par la piété »

 

Abou Houraïra rapporte également du Prophète :

« Que nul d’entre vous ne dise : Voici mon serviteur ou voici ma servante ! Mais qu’il dise : Mon garçon et ma fille ! »

« Quiconque tuera son esclave, nous le tuerons. Quiconque rasera son esclave, nous le raserons. Quiconque émasculera son esclave, nous l’émasculerons »

 

Dans le même hadith, il est rapporté :

« Obéissez aux ordres même si vous êtes gouvernés par un esclave noir abyssin, dont la tête ressemble à un raisin sec, du moment qu’il vous dirige selon le Livre de Dieu».

(d’après Boukhari, Ahmad et Ibn Maja)

 

Malheureusement dans cette sombre histoire, il ne s’agit pas de mettre en concurrence les responsables qu’ils soient musulmans, chrétiens, arabe, chinois ou blancs, mais de mettre en lumière le côté obscur de l’être humain.

 

La cruauté c’est le propre de l’homme, nul besoin de chercher dans le passé, il suffit de jeter un regard critique sur l’actualité.

 

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