Un certain nombre de chrétiens, surtout des jeunes et femmes, se convertit chaque année à l’islam.

Des chercheurs de différentes disciplines et de différents pays ont cherché à : « Rendre compte de (ces) conversions à l’islam » qui font « l’objet d’une attention médiatique et étatique croissante ».

Quel que soit leur terrain de recherche, tous font le même constat : celui d’un rajeunissement très net de l’âge des convertis (dès 15, 16 ans), de l’importance croissante des femmes et donc des jeunes femmes parmi eux, et enfin de la diversité des adhésions d’origine (athéisme ou agnosticisme, mais aussi judaïsme ou christianisme).

La conversion à l’islam serait une forme d’affirmation identitaire politique et sociale qui remettrait en cause l’évolution des mœurs dans les pays occidentaux.

Autre constat partagé : plus que les conversions « intellectuelles », les chercheurs voient monter les conversions «relationnelles» - motivées par une rencontre amoureuse ou amicale -, ou également liées à un mariage, à la volonté d’adopter des enfants.

Les gens croient généralement que les femmes occidentales se convertissent parce qu’elles sont amoureuses d’un musulman et qu’elles sont obligées de faire ce sacrifice pour que la relation se poursuive, dit L’anthropologue Géraldine Mossière qui a investi les mosquées, les cercles restreints des associations musulmanes, a participé à des réunions entre amies converties et a reçu les confidences de près d’une centaine de femmes.  

«On associe l’islam à un système de pouvoir qui s’abat sur la femme et qui la victimise. Ce qu’il faut retenir de ma recherche, c’est que les religions ne les oppriment pas nécessairement et que les femmes peuvent y trouver leur compte. Et aussi, que la religion n’est pas uniquement le fait de l’immigration. Dans notre monde qu’on dit athée, il y a encore des quêtes de sens qui aboutissent à des conversions assumées et libres. Or, cela ne correspond pas au profil type que j’ai observé sur le terrain. En fait, c’est plutôt l’inverse. C’est par conviction que ces femmes adhèrent à l’islam et les raisons qui motivent cette décision sont fort différentes, explique la chercheuse, dont l’étude se veut exempt de jugement.

Selon les observations de chercheuse, la conversion à la religion musulmane s’opère surtout entre 20 et 35 ans, tant en France qu’au Québec.

Au Québec, où les interactions avec les populations musulmanes sont plus récentes, la conversion à l’islam serait davantage liée à la curiosité suscitée par cette religion.

De façon générale, les femmes converties à l’islam étaient auparavant athées ou catholiques pratiquantes. Elles ont choisi l’islam «parce que c’est une religion logique».

«Elles affirment que le catholicisme ne répondait pas à leur quête de sens, note Géraldine Mossière.

Paradoxalement, pour ces femmes, le hidjab garantit le respect de leur personne et de leur féminité.

Même si elles expliquent leur conversion comme une quête spirituelle, en creusant, on voit qu’elles y trouvent un cadre social et éthique qui leur permet de se réaliser. Car la plupart aspirent à la famille traditionnelle », dit Géraldine Mossière.. Et de trouver dans l’islam réponse à ces aspirations, une forme de nostalgie de l’époque de leurs grands-mères, en ce qui concerne la structure de la famille et les liens communautaires tissés par la religion.

 

 

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